C'est alors qu'un jour, naquit Dom Pérignon à Sainte Ménéhould
. Il devient moine bénédictin à l'abbaye d'HAUTVILLERS, puis moine cellérier. Il rendit de très grands services à la province de Champagne en lui apprenant comment il fallait combiner les différentes
espèces de raisins noirs (Pinot noir et Pinot meunier) et raisins blancs (Chardonnay).
Un jour, ce moine travaillant dans la cave de son abbaye, se rendit compte que ses bouteilles moussaient. Il avait alors découvert le moyen de faire mousser le vin de Champagne. Ses bouteilles
étaient bouchées avec des chevilles de bois garnies d'étoupe imbibées d'huile, puis cachetées à la cire.
En déplaçant ces bouteilles, les bouchons sautaient sous la pression du gaz carbonique. Cette méthode de bouchage était alors insuffisante. Il fallut trouver une autre solution, ce fut le bouchon en liège. Mais le même problème apparut, les bouchons partaient
toujours.
C'est alors que la ficelle de chanvre vint s'ajouter au bouchon. Les bouchons ne partaient plus. La solution était trouvée.
Cette ficelle était posée à la main, les bouteilles étant maintenues bien serrées entre les jambes, ce qui n'était pas très pratique. Alors on inventa plein de
stratagèmes pour se faciliter le travail. On utilisa très vite un CALBOTIN, appelé aussi CALICE ou POT A FICELER dans lequel on plaçait les bouteilles pour les maintenir plus solidement pendant
l'opération du ficelage. Pour avoir plus de force et éviter de s'abîmer les mains, l'ouvrier se servait d'un TREFLE pour tirer sur la ficelle et serrer fortement les nœuds. L'ouvrier coupait ensuite
les extrémités de la ficelle avec le couteau de ficeleur LANCE.
Le travail de l'ouvrier ficeleur était très pénible et nécessitait de gros efforts. Vers 1855, un certain Nicaise Petitjean, demeurant à Avize, inventa et fit breveter une MACHINE A
FICELER A LA FICELLE, dite aussi CHEVAL DE BOIS. Cet appareil devait faciliter grandement le travail de l'ouvrier ficeleur et améliorer la fixation du bouchon. Un ouvrier pouvait alors ficeler
jusqu'à 1.000 bouteilles par jour en 10 heures.
Afin d'assurer un parfait maintien du bouchon, le ficeleur effectuait successivement deux nœuds qui permettaient de croiser deux fois la ficelle.
Cette fixation du bouchon avec une ou deux ficelles croisées était tout de même précaire. Pour plus de sécurité, certains négociants complétaient le ficelage avec un ou deux FILS DE FER torsadés.
La pose du fil de fer se faisait à l'aide d'une PINCE CISAILLE. Mais cette fixation métallique présentait des difficultés pour déboucher les bouteilles.
Il fallait utiliser une PINCE spéciale pour couper le fil de fer. Ces articles étaient souvent offerts en cadeau par les négociants à leurs clients.
Pour faciliter le débouchage des bouteilles sans avoir besoin d'une pince ou d'un crochet, et surtout sans se blesser, on eut alors l'idée de faire un petit anneau
sur le fil à ficeler. Ce petit anneau était quelquesfois muni d'une pastille de plomb sur laquelle était gravé le mot CHAMPAGNE ou encore le NOM du négociant. Mais la pose de ces ficelles et fils de
fer était longue et pénible. On entreprit donc de perfectionner le fil de fer à ficeler en le préformant.
Très soucieux de maintenir les coûts de production du vin de Champagne, le plus bas possible, Adolphe Jacquesson s'inquiétait des pertes importantes de bouteilles dues aux chocs lors de manipulations, aux intempéries,
aux rats qui rongeaient la ficelle et aux changements de climat. Dans tous les cas, les bouteilles cassaient ou les bouchons sautaient. Seuls les liens de ficelles maintenaient alors les bouchons.
Dans l'humidité des caves, les liens et les bouchons eux-mêmes pourrissaient. Ceux-ci étaient alors expulsés par une forte pression de gaz. Un jour, en 1844, Adolphe Jacquesson eut une idée géniale.
Il utilisa des plaques de fer blanc dépoli, découpées en rondelle de la même taille que le dessus du bouchon et remplaça alors la ficelle par des fils de fer.
Le premier muselet était né. Le muselet Le Rapide est certainement un des tout premiers muselets que l'on posait sur une machine en utilisant toujours une PINCE A FICELER pour tortiller les fils du
muselet.
Puis, très vite, les machines à poser les muselets se perfectionnèrent elles aussi.
Vers 1880, la ficelle commença à disparaître. Les premiers muselets furent fabriqués vers 1884 ou quelques années auparavant.
Au début du siècle, on fabriquait des muselets très simples à 3 ou 4 branches avec un petit trou au centre. Ces muselets étaient posés directement sur le bouchon ou quelquefois avec une petite plaque
d'étain intercalée entre le muselet et le dessus du bouchon.
Puis vint l'idée d'utiliser une PLAQUE découpée et emboutie en fer blanc, lisse ou marquée du mot CHAMPAGNE. Cette plaque permettait de mieux recouvrir le bouchon et de lui faire une plus belle tête.
C'est ainsi que la forme du muselet évolua et que le petit trou central fit place à un trou rond plus gros dans lequel venait se loger la plaque. Et le muselet allait encore évoluer pour aboutir à sa
forme actuelle.
Les fabricants de plaques de l'époque
eurent l'idée d'enjoliver ce petit bout de métal : Le mot champagne commença à apparaître en relief, puis le nom d'une ville, d'une commune ; et enfin le nom ou la raison sociale du producteur. Il
est difficile de dire quand naquirent les premières plaques personnalisées, mais il est probable qu'elles virent le jour dans les années 1890.
Pourquoi une séparation entre capsules personnalisées et capsules banalisées ? Les capsules banalisées, appelées PASSE PARTOUT et sur lesquelles apparait le mot Champagne, sont assez boudées des
collectionneurs à quelques exceptions près. Bien qu'offrant une multitude de variantes d'écritures et de couleurs, le texte est immuable : seul est écrit le mot champagne, généralement accompagné
d'une étoile.
Peintes ou estampées : En ce qui concerne les capsules personnalisées, puisque ce sont celles qui passionnent les collectionneurs, on a assisté à une révolution des techniques.
Elles étaient tout d'abord à encoches ; ces encoches, présentes sur les plaques anciennes (de 1880 jusque dans les années 1960) permettaient d'éviter des pliures à l'emboutissage, à l'endroit du
passage des fils de fer du muselet. Elles étaient également appelées coupées, découpées, fendues, etc.. Parmi ces plaques à encoches, on distingue deux grandes familles : les peintes à encoches et les estampées à encoches.
La première famille est la plus recherchée, car ces capsules sont à la fois anciennes et esthétiques. En effet, un logo, ou les armoiries d'une maison de champagne, ou encore une année, sont
reproduits en plusieurs couleurs.
Celles de la deuxième famille sont toujours monochromes (acier, rouge, bleue, etc.) et les reliefs obtenus par emboutissage sur une matrice ne sont pas toujours très nets.
Parmi ces plaques à encoches, il en existe qui possèdent une languette (appelée également " patte "). Ces plaques proviennent d'un fabricant de Bordeaux de l'époque et furent utilisées des années
1900 à 1930. Parmi les quelques marques qui les utilisèrent : Pol Roger, Charles Heidsieck, Monopole, Montebello et Perrier-Jouët.
Dans la relative uniformité des plaques, il existe toutefois des exceptions intéressantes pour leurs particularités :
Les plaques équipant les muselets à lacet : elles sont bombées et présentent 4 trous supplémentaires sur leurs flans (uniquement rencontré sur des plaques passe partout et sur des plaques de
mousseux.)
|